Au début de sa carrière, Hector MALOT exerce comme journaliste.
Hector Malot intègre le Journal pour tous en 1855. Son entretien avec Jules Simon, alors directeur du journal, est décisif. Hector MALOT est, dans un premier temps, responsable de la rubrique "Horticulture" !
Son premier article parait le 2 juin 1855 - il est consacré aux travaux de jardinage du mois de juin - Il est signé Hector-Henri.
"Chronique littéraire
d'Hector MALOT"
Anne-Marie Cojez
" Au début de sa carrière et jusqu’en 1867, Hector MALOT collabora à quelques journaux parisiens. D’abord au Journal pour tous dans lequel il rédigea, en 1855 et 1856, une série d’articles que Christian Millet a collectés. Nombre d’entre eux traitent de botanique, les autres portent sur des sujets aussi variés que la mesure du temps ou les coulisses d’un théâtre. L’activité journalistique du futur romancier était alors purement alimentaire. Il composait, de fait, une chronique portant sur des questions pratiques susceptibles de plaire aux lecteurs du journal.
Dix ans plus tard, d’avril 1866 à septembre 1867, il rédigeait pour Le Courrier français une revue de presse d’opposition. Il était alors guidé par le désir de dénoncer les exactions d’un régime impérial servi par une administration corrompue..."
"LA CHRONIQUE LITTÉRAIRE D'HECTORMALOT"
Hector Malot a passé plusieurs étés en cure à Cauterets, avec sa femme et sa fille Lucie. Cet article a été publié dans l'Opinion nationale, article que nous n'avons pas retrouvé. Mais Le Petit journal, dans son édition du 4 août 1866, en fait un résumé.
D'avril 1866 à septembre 1867, Hector MALOT est responsable de la revue de presse au Courrier Français. Il y rédige des articles violents contre l'Empire. Ces articles sont signés Usbeck.
"Eh bien, après de longues années de collaboration aux journaux qui ont publié mes romans, je dois leur rendre ce témoignage que partout j'ai rencontré la plus complète indépendance: au Journal des Débats comme au Temps, à la Nouvelle Revue comme au Siècle, à l'Illustration, au Figaro, j'ai eu entière liberté pour le sujet, la façon de le traiter, les développements que je voulais lui donner; si je n'ai pas mieux fait, c'est ma faute, pas de circonstances atténuantes à plaider..."
Journal "Le Temps" - Édition du 25 mai 1895
Cette lettre a été publiée dans son intégralité. Hector MALOT explique dans ce testament littéraire, qu' après avoir publié une soixantaine de romans, il ne veut pas mourir la plume à la main, et qu' il laisse la place aux jeunes.
Cet article précède la publication de son "Roman de mes romans", en 1896, chez E. Flammarion, ouvrage dans lequel il donne des explications sur la genèse de chacun de ses romans.
P. P. C.
" Pour Prendre Congé "
LE DERNIER ARTICLE D'HECTOR MALOT
Voir aussi "le roman de mes romans"
Page 195 à 200
Cahiers Robinson N° 13 - 2003
Myriam Kohnen vient de publier aux Ed Champion,
son ouvrage évoquant l'œuvre journalistique du romancier :
"Figures
d'un polygraphe français - Hector Malot (1855/1881) "
Depuis 1874, les ÉDITIONS HONORÉ CHAMPION sont spécialisées dans l’édition d’érudition en sciences humaines. Leur catalogue complet, qui retrace plus de 130 ans de recherche universitaire francophone, contient plus de dix mille titres dont nombre ont fait date dans leur domaine et demeurent des références irremplaçables.
" De Malot, l’on ne connaît le plus souvent que les romans célèbres Sans Famille et En Famille. Son œuvre témoigne pourtant d’une plus grande variété qui se justifie par sa carrière d’écrivain journaliste.
Comme ses prédécesseurs les plus célèbres, Balzac, Hugo, Stendhal et Zola, il tente d’abord de se faire un nom dans le milieu journalistique avant de devenir plus tard un écrivain reconnu. Comme Vallès, les Goncourt, Baudelaire, et Banville, il considère aussi que ce chemin initial garantit l’autonomie de l’homme de lettres.
Mais ce ne sont pas seulement l’essor de la presse, le développement technique et l’accroissement du lectorat qui le contraignent à cette pratique de la polygraphie dans divers organes.
Les grandes villes l’amènent à s’intéresser aux mœurs sociales ainsi qu’à l’actualité politique et artistique, à tel point que ce reportage à Paris et à Londres finit par l’inspirer pour l’élaboration de certains romans. En tant qu’observateur curieux, Malot va travailler comme enquêteur dans la rue, en mettant en place une écriture du réel adaptée au genre journalistique et littéraire.
Au-delà de sa signification sociale et historique, l’évolution du parcours éclaire ainsi les enjeux du travail et du statut symbolique de l’écrivain-journaliste qualifié de « probe » par ses confrères et révèle l’impact des premiers écrits sur l’esthétique d’un romancier moderne et indépendant.
Myriam Kohnen, docteur ès-lettres et professeur, est l’auteur d’une thèse intitulée Figures du polygraphe. Zola, Daudet, Malot. Elle est spécialiste de l’œuvre romanesque et journalistique d’Hector Malot.