en marge de son roman "Le Cœur et l'honneur" 1888
O vous qui me criez « Courage »
D’un accent bienveillant et doux,
De mon livre agréez l’hommage,
Il fut fait en pensant à vous
A vous, cher confrère, cher maître,
J’offre, écho de notre printemps,
Ce roman, trop naïf peut-être,
Tel pourtant qu’on l’aime à vingt ans
Qu’il soit lu des jeunes, dont l’âme
Qui rêve encore le bonheur,
Croit à la vertu de la femme,
Au bien, au devoir, à l’honneur.
De ceux dont le cœur plein d’extase,
Fleurs qui s’ouvrent aux brises du jour,
S’éclaire, s’échauffe et s’embrase
Aux feux purs d’un premier amour.
Je montre en cette œuvre sincère
L’homme, en proie aux luttes du cœur,
Qui, dans ces combats, croit, espère
Aime, souffre... et reste vainqueur...
J’évoque l’amitié qui donne
Tant d ivresse a ses fils pieux,
La confiance qui rayonne
Dans l’œil des jeunes et des vieux.
Je mets en scène l’innocence,
L’amour, sa joie, son tourment,
La vaillante reconnaissance
Et le robuste tourment.
En somme, il faut le reconnaître,
Je peins, sans aller bien à fond’
Les hommes tels qu’ils devraient être
On les voit assez tels qu’ils sont !
Réponse d’Hector Malot à Léo Lecomte
Mon cher confrère
Aussitôt rentré, j’ai lu votre manuscrit.
Ce qui s’en dégage tout d’abord, c’est un parfum d’honnêteté, de générosité, de bons sentiments poussés jusqu’à l’héroïsme.
En somme, votre roman est bien celui que j’imaginais après avoir lu ce que vous m’aviez envoyé. C’est le même esprit, généreux, honnête, la même conscience.
Ce que je souhaite, c’est que vous soyez lu comme je vous ai lu moi-même et qu’on soit frappé par vos qualités sérieuses (?) comme j’en ai été frappé.
Tous mes remerciements
Dédicace très jolie, partagée...
J’aime « et reste vainqueur «
« ... On les voit aussi tels qu’ils sont »
Il y a une place à prendre pour le romancier qui représente le héros sortant vainqueur des luttes de cœur.
Dédicace de son roman Pompon (1881), à Marthe Oudinot de la Faverie, qu'il épousera quelques mois plus tard.
C'est l'intérêt ému que vous avez bien voulu témoigner à Pompon qui m'encourage à vous offrir cette petite ; acceptez-la, mademoiselle, vous la rendrez très fière, et moi vous me rendrez très heureux, car je trouve ainsi l'occasion de vous dire le prix que j' attache à une approbation de votre esprit élevé et délicat.
Dédicace du Lieutenant Bonnet (1885),
à son ami le statuaire Chapu.
A l'auteur de la Jeunesse et de tant d'œuvres inspirées et exquises qui sont l'honneur de notre temps.
dans son recueil "Poésies 1890-1896", Alphonse Lemerre Ed., 1897 à Lucie Malot (fille) et Marthe MALOT (épouse)
Poèmes VILLA DES TAMARIX et AQUARELLE D'EVENTAIL
Dans son recueil "Poésies 1890-1896",
Alphonse Lemerre Ed.1897 à Lucie Malot et Marthe Malot
(fille et épouse d'Hector Malot)
Poèmes VILLA DES TAMARIX et AQUARELLE D'EVENTAIL
Lucie et Marthe Malot, photographies de Nadar, 1879
dans son recueil de poèmes, " Le long de la côte"
Paris, Alphonse Lemerre, 1883, 100 pages
A Madame Anna Malot.
Lorsqu'un jour notre fille, commençant à grandir
et voulant dans sa curiosité enfantine se faire tout
expliquer, te demandera : _ Que fait donc papa lors-
qu'il reste si longtemps enfermé pour écrire ? _ il est
bon que tu puisses la satisfaire. Ce livre sera sa ré-
ponse. Alors, en voyant ton nom sur la première page
tout près du mien, elle se dira que ces noms ne doivent
être séparés ni dans son esprit ni dans son cœur.
Hector Malot
« Aux heures où l’on se plait à imaginer l’avenir, tu avais passé devant mes yeux, comme une apparition faite de mes désirs et de mes espérances.
Depuis, la réalité a remplacé le rêve ; tu es là, ma chère
Marthe, telle que la jeunesse t’avait créée ; la vraie femme de l’artiste, passionnée d’art toi-même.
Aussi j’ai hâte de te dire que tout ce que je pense, tout ce que j’écris est ton bien.
Dans mes livres de maintenant, se trouve la trace de ton esprit, comme dans ceux d’autrefois l’espoir du bonheur présent. »